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Pour Hitler, les fameux Protocoles des Sages de Sion (cet essai messianique dont on a dit qu’il n’était qu’une composition d’agent provocateur, fabriquée par la police tsariste, sur le modèle d’un pamphlet français dirigé contre Napoléon III) représentent bien l’essentiel de la pensée juive lancée à la conquête du monde. Il parle des Juifs non pas seulement comme d’un danger pour toute la civilisation occidentale, mais comme d’une mystérieuse société secrète, constamment consciente de ses buts et de ses moyens, dont il nous décrirait volontiers l’organisation et la hiérarchie, et qui semble être dirigée par un invisible Conseil Supérieur, en Amérique, en Angleterre ou à Jérusalem. Et il est bien certain qu’incarner un ennemi en quelques personnes, que supposer une organisation toute puissante et cachée, est un excellent moyen de propagande : au Conseil des grand Juifs que laisse supposer Hitler, les marxistes opposent un Comité des Forges, une Union des marchands de canons. C’est par les mythes qu’on « réveille » les peuples, qu’on oppose les classes et qu’on les mène.

La lutte entre ces deux grandes puissances, le germanisme et le sémitisme, emplit Mein Kampf de considérations le plus souvent brumeuses, toujours impératives, et qui ont sans doute beau-