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mentaires, puis il réfléchit. Il se dit que le seul moyen d’arriver au but était justement de faire partie non pas d’un vaste ensemble organisé, mais d’un petit groupe inconnu dont il ferait ce qu’il voudrait, et où il pourrait vite devenir le chef. Il se décida alors à franchir le pas. Il devint membre du Parti ouvrier allemand, et reçut le no 7. C’était en 1919, et le parti n’avait compté en effet jusque-là que six adhérents.

Il va sans dire que les premières séances tenues par cet embryon, on peut dire cette caricature de groupement politique, qui se proposait tout simplement de reconstituer un Empire germanique dans sa force et sa souveraineté, passèrent complètement inaperçues. Un jour cependant, on réussit à réunir cent onze personnes — quarante de moins que Mussolini pour la première réunion politique des Faisceaux. — Pour la première fois, Hitler parla en public. Au bout d’une demi-heure, la salle était enthousiasmée : Hitler s’était révélé grand orateur. En 1920, à Munich, il tint la première grande réunion du « Parti ouvrier allemand national-socialiste » (tel était le nouveau nom qu’il avait adopté), qui eut un énorme succès.

Peu à peu le mouvement trouvait des adhérents. On luttait à la fois contre le marxisme, les Juifs et le traité de Versailles. Il fallait lut-