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de la République Sidonio Paës, s’érigea en dictateur avec l’appui de l’armée et de la faveur populaire, et tenta aussitôt une œuvre efficace de redressement. Mais il fut tué à la fin de 1918 dans la gare de Lisbonne par deux hommes de main du carbonarisme. Le Portugal retomba dans une période de désordres, aggravée par l’agitation communiste.

En mai 1926, alors que le pays arrivait au dernier degré de la décomposition politique, un homme surgit, le maréchal Gomes da Costa, brillant soldat d’Afrique et du front français, qui lança un appel aux armes, forma avec le général Carmona et le général Cabeçadas un directoire militaire, et marcha sur Lisbonne. En quelques jours, le directoire se rendit maître de la capitale, puis lança une proclamation annonçant que le pays répudiait la tyrannie des parlementaires irresponsables et allait se donner une représentation nationale conforme à ses intérêts.

La dictature militaire rétablit l’ordre dans la rue. Pour le reste, son programme était trop court et trop vague. Elle ne parvint pas à éviter l’instabilité ministérielle et se montra incapable d’arrêter la débâcle financière pour laquelle, au milieu de 1928, on ne trouva plus d’autre expédient qu’un recours à la Société des Nations. Celle-ci consentit un prêt, mais à la condition