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soldat exemplaire, car il se dévoua jusqu’à l’épuisement à son roi et à sa patrie.

Mais, il faut bien le dire, les idées lui semblaient étrangères. Son œuvre resta matérielle et n’atteignit jamais les esprits. Jamais il n’obtint l’audience des intellectuels de son pays et, en dépit de sa bonne volonté, il ne réussit pas à vaincre l’impopularité qui dressait contre son gouvernement la jeunesse des Universités. Or, bonnes ou mauvaises, les révolutions commencent généralement là. On n’est pas vainqueur des idées en voulant les contraindre, encore moins si on ne leur oppose pas d’autres idées. C’est la véritable raison pour laquelle le général échoua. Pour venir à bout des idéologues, il ne faut pas trop manquer de philosophie.

Néanmoins, le gouvernement de Primo de Rivera accomplit une œuvre considérable : rétablissement de la sécurité, de l’ordre public, du crédit et de la confiance ; réorganisation de l’activité nationale, dont bénéficièrent à un si haut degré les classes ouvrières ; régularisation des budgets ; construction de magnifiques routes modernes ; développement du tourisme étranger ; et, à l’extérieur, conquête d’Alhucemas, rapide et effective pacification du Maroc.

Quelques années suffirent à l’accomplissement de cette œuvre. Quand elle fut terminée, le dic-