jeune soldat désigné par le Maroc, en marque de protestation contre cette guerre, ce qui avait suffi pour faire suspendre les embarquements, mit le comble à son indignation de soldat.
Primo adressa un manifeste à tous les capitaines généraux de la Péninsule et un appel à la nation. Le 14 septembre, il quittait Barcelone et arrivait à Madrid où le roi, l’ayant reçu à la gare, le chargeait de former un gouvernement.
Comme il arrive souvent, il fut plus difficile de tenir la position que de s’en emparer. Après avoir surpris, le général était surpris à son tour, car il sentit, dès le premier moment, qu’il était aussi faible administrateur que loyal soldat.
On a défini très justement Primo de Rivera « un dictateur doux aux manières brusques ». Il se montra à la fois plein de bonhomie et impatienté par la contradiction. Il disait lui-même qu’il était pour une « dictature libérale », comme si les deux mots ne s’excluaient pas.
À la vérité, il n’avait ni principes, ni doctrine, ne savait pas très bien où il allait, encore moins où il voulait aller, et manquait de confiance en lui-même. C’était un dictateur trop bien élevé et trop délicat.
On rapporte que Mussolini, dans la première entrevue qu’il eut avec le général, lui reprocha d’avoir commencé par déclarer que sa dictature