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l’ancienne mode, MM. Santiago Alba, l’actuel président des Cortès, et Garcia Prieto, avait annihilé, par inertie libérale, par des compromissions à gauche, toute velléité de résistance au désordre. La faiblesse du gouvernement laissait le pays sans défense devant les menaces et les premières manifestations révolutionnaires.

Dans la seule année 1923, trois cent vingt-cinq patrons furent assassinés en Catalogne ; le gouverneur de Barcelone, l’archevêque de Saragosse subirent le même sort.

Ces massacres organisés provoquèrent une réaction militaire menée par un homme énergique, le général Martinez Anido, qui ne sut malheureusement pas imposer son autorité. Il se borna à quelques représailles, sans oser renverser un régime entièrement pourri. La cause du mal subsistait.

C’est alors qu’en septembre 1923 le général Primo de Rivera, capitaine général de la Catalogne, d’accord avec d’autres généraux, Berenguer, Saro, Daban, le duc de Tetuan, le marquis de Cavalcanti, et la plus grande partie de l’armée, se résolut à un coup de force.

De 1920 à 1923, Primo de Rivera avait été témoin, à Valence et à Barcelone, des progrès du terrorisme et de l’apathie croissante du gouvernement. L’assassinat d’un sous-officier par un