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délai, le fascisme revendiquera pleine liberté d’action et se substituera à l’État qui aura démontré son impuissance.

Fascistes de toute l’Italie, à nous !

Partout, les fascistes prennent la place des grévistes. L’ordre règne dans les grandes villes grâce aux patrouilles de chemises noires. Les contre-manifestants sont rossés. En huit jours, la grève est brisée. Les fascistes ont éliminé de la lutte les dernières forces socialistes. Les ouvriers réfractaires eux-mêmes ne croient plus à leurs chefs et beaucoup d’entre eux rallient les Faisceaux où ils retrouvent des compagnons.

De ce jour, le régime parlementaire est définitivement condamné. M. Facta a eu beau former un autre ministère, Mussolini lance contre lui l’exclusive. « Nous sommes fatigués de voir l’Italie gouvernée par des hommes qui oscillent perpétuellement entre la négligence et la lâcheté. »

Le gouvernement répond en offrant à Mussolini de participer au pouvoir. On eût donné aux fascistes quelques ministères sans portefeuille et des sous-secrétariats d’État. Leur chef refuse. Il exige les Affaires étrangères, la Guerre, la Marine, le Travail et les Travaux publics ; il