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fin de l’année 1920, il n’est pas de semaine où fascistes et révolutionnaires ne s’affrontent, aussi bien en escarmouches qu’en batailles rangées. La liste des fascistes tués s’allonge, mais chacun d’eux apporte à la cause pour laquelle il est tombé un surcroît de force et de prestige. Les adhésions aux Faisceaux se multiplient.

Le mouvement fasciste progresse tous les jours parce qu’on s’est enfin aperçu qu’il est seul capable d’empêcher la bolchevisation totale de l’Italie.

Mussolini et ses premiers compagnons ont dû fournir un labeur écrasant pour organiser le mouvement qui, dès le début de 1921, a pris une ampleur extraordinaire.

En avril 1921, au congrès régional de l’Emilie, 20.000 chemises noires défilent devant leur chef et l’acclament, Deux jours après, à Ferrare, 50.000 paysans fascistes le portent en triomphe. Le fascisme, né d’une élite, est maintenant un mouvement populaire.

Il ne lui manque plus que de posséder une tribune d’où sa doctrine puisse être exposée, ses appels entendus, son programme tracé, sans qu’il soit possible d’exercer contre lui la conspiration du silence. Le gouvernement, sans s’en douter, lui offre cette tribune, celle du Parlement.

Le président du Conseil Giolitti ayant décidé