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Il reçoit cinq cents adhésions. À la première réunion des Faisceaux, moins de cent cinquante personnes sont présentes : officiers, écrivains, étudiants, paysans dont les opinions vont d’un nationalisme farouche à un syndicalisme exalté. C’est un microscome parfait de ce que seront les troupes fascistes.

Toute la presse, à l’exception d’un seul journal, passe la réunion sous silence. Rentrés chez eux, les congressistes se mettent au travail. Chacun réunit un, deux, trois amis ou camarades qui forment l’embryon du faisceau. Un travail intense de propagande se développe et reçoit un magnifique adjuvant de l’occupation de Fiume par d’Annunzio. Le Popolo prend nettement position en faveur de l’occupation de la ville, alors que toute la presse hésite. Le résultat est immédiat : toute la jeune opposition nationaliste est gagnée aux Faisceaux. En octobre, le premier congrès fasciste en accuse cent trente-sept de formés avec 20.395 membres inscrits. Ce résultat avait été obtenu en six mois.

La décomposition politique de l’Italie allait en multiplier le nombre.

Les élections du 16 novembre 1919 amènent à la Chambre 156 socialistes, 100 « popolari » ou démocrates chrétiens, 30 radicaux, 8 républicains et 220 libéraux. Mussolini, candidat à