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d’Italia entreprend de procéder à ce rassemblement. Dès l’abord, Mussolini pose le problème en termes clairs : « Nous n’avons pas besoin d’attendre la révolution comme le fait le troupeau des gens munis des cartes de partis. Le mot ne nous effare pas non plus, comme il arrive au médiocre peureux qui est resté avec un cerveau de 1914. Nous, nous avons déjà fait la révolution en mai 1915. »

Ainsi, en rappelant la campagne « interventiste », il force l’attention des anciens combattants et, par son affirmation d’une révolution désirée, celle de tous les Italiens lésés qui souhaitent que « ça change ».

Pour préciser mieux encore, la manchette du Popolo est modifiée. Le « quotidien socialiste » se transforme en « Organe des Combattants et des Producteurs ».

Le 6 mars 1919, Mussolini annonce qu’il va créer une nouvelle formation politique qui sera le lieu de rencontre de tous les mécontents.

« Le 23 mars, écrit-il, sera créé l’antiparti, c’est-à-dire les faisceaux de combat (le mot révolutionnaire a disparu) qui feront face à deux périls : celui qui est né de la peur du nouveau, celui de la droite ; celui qui est destructeur, celui de la gauche. »