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il sera moins dangereux. À cette exclusion, Mussolini riposte par la fondation d’un nouveau journal, au titre symbolique : le Popolo d’Italia, le Peuple d’Italie, qui porte en sous-titre : « quotidien socialiste ».

Cet acte de rébellion ouverte entraîne sa radiation définitive. Auparavant, il a présenté sa défense devant une salle houleuse. Quand il paraît à la tribune, il est accueilli par une clameur : « À bas Mussolini ! » Il reste calme et, ayant dit ses raisons et son espérance, il conclut dans un mouvement pathétique : « Je vous dis qu’à partir de ce moment, je n’aurai aucune rémission, aucune pitié pour tous les hypocrites, pour tous les lâches. Si vous croyez m’exclure de la vie publique, vous vous trompez. Vous me trouverez devant vous vivant et implacable. »

Le soir même, il écrivait dans son journal : Le cas Mussolini n’est pas fini. Il commence.


Dès son exclusion du parti, dans les dernières semaines de 1914, Mussolini fonde les Faisceaux d’Action révolutionnaire. En janvier 1915, il a réuni cinq mille adhérents. Le programme des Faisceaux est simple : entraîner par tous les moyens l’Italie dans la guerre contre les Empires