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Fils d’un forgeron de village militant socialiste, Benito Mussolini avait eu l’ambition d’être instituteur. À seize ans, il est maître d’école. Comme il mêle à son enseignement de la propagande révolutionnaire, il est bientôt révoqué, ce qui ne le réconcilie pas avec la société bourgeoise.

Pour gagner sa vie, il émigre en Suisse où il exerce, entre autres métiers, celui de maçon, sans cesser de s’intéresser à la politique. Il cache si peu ses opinions subversives que les autorités fédérales lui interdisent d’habiter certains cantons. Comme son activité redouble, en dépit de l’avertissement donné, on l’expulse de la Confédération.

Dans sa vie de militant, il a déjà pu observer qu’il existe deux sortes de révolutionnaires : ceux qui servent la révolution et ceux qui s’en servent pour « arriver » et pour s’enrichir. Passionné pour les idées, il ressent le plus grand dégoût pour ceux qu’il appelle « les parasites » des luttes sociales. Son aversion pour les politiciens date de là.

Enfant du peuple, pénétré des doctrines marxistes, il rêve d’arracher le prolétariat à la