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vie. Il n’a guère plus d’un millier d’hommes sous ses ordres, mais divisés en escouades, avec des secteurs d’opérations et des objectifs bien définis : « Pour s’emparer de l’État moderne, il faut une troupe d’assaut et des techniciens, des équipes d’hommes armés commandés par des ingénieurs. »

Le 24 octobre, date choisie pour le Congrès des Soviets, Trotzky donne l’ordre du coup de main. Les gardes rouges emportent sans difficulté les ponts, les télégraphes. Les matelots prennent les gares, les gazomètres, la centrale électrique. Des autos blindées assurent la liaison entre les différentes équipes. À six heures du soir, le gouvernement provisoire, coupé de ses communications avec le reste du pays, se réfugie au Palais d’Hiver. Toute la ville est dehors. Personne ne se rend compte que les bolcheviks ont virtuellement le pouvoir, pas même Lénine qui trouve que les opérations traînent, redoute un échec et perd son sang-froid. Mais le 25, les troupes de Trotzky, appuyées par le canon du croiseur Aurora, enlèvent le Palais d’Hiver. Kerensky s’en enfui. Lénine ôte enfin sa perruque et apparaît devant le Congrès des Soviets qui l’acclame et proclame la déchéance du gouvernement provisoire.