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forces du pays se groupèrent autour d’un Indien, Benito Juarez, qui à douze ans ne savait pas lire. Juarez battit Maximilien à Queretaro et l’y fusilla en 1867, puis garda le pouvoir jusqu’à sa mort, pendant cinq ans. Il ne se maintint d’ailleurs que grâce à une autorité assez dure et ne réussit pas à réprimer les guerres civiles continuellement suscitées par les partis, par les États-Unis, par la franc-maçonnerie. Son successeur ne fut pas plus heureux.

Il fallut attendre 1877 pour que le Mexique connût une période de prospérité relative, sous le gouvernement de son dictateur le plus célèbre et le seul bienfaisant. Porfirio Diaz avait combattu contre les États-Unis et était devenu général. Quand il fut élu président de la République, à quarante-sept ans, il n’y avait pas une piastre dans les caisses de l’État. Après trois ans de présidence, Porfirio Diaz avait réorganisé l’administration, noué des relations amicales avec les puissances étrangères, établi des chemins de fer, le télégraphe, construit des routes. Tout cela était trop beau, et le successeur de Diaz, le général Gonzalez, pris d’une fièvre d’émulation, se lança dans une politique de grands travaux qui mena rapidement le Mexique à la ruine. En 1884, on rappela précipitamment Porfirio Diaz. Il procéda alors à une sévère revision des