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Guatimozin. Pour les autres, il s’agit d’un fourbe servi par les circonstances, d’un triste sire perdu de vices répugnants. Les passions ne sont jamais mortes, quand il s’agit d’expliquer ce qu’a été l’ancienne Amérique espagnole.

C’était un Espagnol d’origine, curé du petit village de Dolorès. Il est de fait qu’il planta des mûriers pour l’élevage des vers à soie, et des habitudes aussi bucoliques ont toujours attendri jusqu’à l’indulgence les cœurs républicains. Le gouvernement, fier et jaloux des soies espagnoles, fit détruire les mûriers. Don Miguel planta des vignes qui subirent le même sort.

À ce moment, une femme de Queretaro, doña Josefa Ortiz, préparait une conspiration. Hidalgo s’aboucha avec elle, afin de mettre fin aux persécutions dont ses mûriers étaient victimes, et, après que doña Josefa, dénoncée, eut été arrêtée, il proclama l’indépendance du Mexique. Il n’avait alors avec lui que quelques officiers et dix hommes armés de sabres. Sa proclamation est connue sous le nom de Cri de Dolorès.

Comme c’était un dimanche, il fit sonner la messe et accrut sa petite troupe des fidèles qui le suivirent. Puis il passa, de village en village, au cri de : « Vive Notre-Dame de Guadelupe et mort aux Espagnols. » Le curé se proclama bientôt capitaine général, remporta quelques vic-