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Le héros de l’indépendance perdue, le Vercingétorix mexicain, dont la statue gigantesque se dresse sur la place principale de Mexico, fut alors un jeune homme de vingt-cinq ans, Cuauhtemoc, l’Aigle qui descendit, qu’on appelle aussi en Europe Guatimozin. Guatimozin réussit à faire autour de sa personne l’unité des diverses nations autrefois soumises aux Aztèques. Cortez détruisit Mexico, et Guatimozin se rendit à lui, comme Vercingétorix à César. Il fut traité quelque temps avec égard, puis, afin de lui arracher le secret des trésors royaux, Cortez le tortura et finalement le pendit. Il est considéré aujourd’hui comme le plus pur héros de la résistance nationale, et le premier qui ait fait du Mexique une patrie. C’est possible mais nous n’en savons rien.

Sur le gouvernement des envahisseurs qui donnèrent au Mexique le nom de Nouvelle Espagne, nous n’avons pas à nous étendre. On l’a apprécié sévèrement, avec une passion excessive. Il est trop certain que les conquérants se rendirent coupables de forfaits. Mais bientôt, les premiers moines franciscains arrivèrent, protégèrent les Indiens, élevèrent des écoles et des hôpitaux, et commencèrent une œuvre de civilisation admirable. Quelques vice-rois, dans une succession assez mêlée, composèrent des figures humaines