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s’étendit de la péninsule du Yucatan sur tout le Mexique, reconnaissent pour fondateur de leur nation le héros Tenoch, qui mourut au milieu du XIVe siècle. C’est peut-être à Tenoch qu’ils durent leur constitution, d’une cruauté d’ailleurs exemplaire, et qui s’accommodait du gouvernement d’un chef unique. C’est grâce à lui que la petite tribu des Aztèques s’empara des villes riches fondées dès le VIIe siècle, atteignit son apogée sous le règne de Montézuma le Grand, premier du nom. Comme il y eut un second Montézuma par la suite, cher aux hommes du XVIIIe siècle parce qu’il fut victime des Espagnols, on a cru parfois qu’il s’agissait d’une dynastie. Mais l’idée de dynastie était étrangère aux chefs mexicains, et certains historiens ont plutôt rapproché leur forme de gouvernement de la dictature bonapartiste, puisqu’il s’agissait d’un gouvernement à la fois monarchique, électif et plébiscitaire, où le Conseil des Notables et des Anciens jouait le rôle d’une Chambre des pairs ou d’un Sénat.

Mais les Aztèques n’étaient pas seuls à connaître cette civilisation strictement organisée : en Amérique Centrale, les Mayas, en Bolivie et au Pérou les Aymaras et les Quichuas, étaient gouvernés à peu près suivant les mêmes principes. Aujourd’hui les ethnologues retrouvent