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NAPOLÉON III

C’est peut-être grâce à la poésie du mythe napoléonien que la France du XIXe siècle, qui avait inauguré son histoire par la plus célèbre dictature de tous les temps, devait la renouveler sous le nom d’Empire. Les Bourbons avaient ramené la paix et restauré les finances. Contre une opinion nationale exagérément sensible, et qui, tout à coup, pour l’Espagne, pour la Belgique ou pour l’Égypte, poussait par la voix de Thiers à la guerre contre l’Angleterre, Louis-Philippe avait maintenu la tranquillité de son pays et de l’Europe. Mais cela ne suffisait pas aux survivants des grandes convulsions, et moins encore à leurs fils. Lamartine résuma tout en un mot assez criminel : « La France s’ennuie. » Il est vrai que la prospérité est ennuyeuse ; les occasions de se distraire et d’embellir la vie n’allaient pas manquer.

Grâce au papier imprimé né dans l’île de Sainte-Hélène, grâce aux chansons, aux romans,