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NAPOLÉON BONAPARTE

Après la chute de Robespierre, la tâche la plus urgente, pour ceux qui l’avaient renversé, était de juguler à la fois la République et la Dictature. Il n’était pas question de revenir à l’inapplicable Constitution de 1793, qui n’entra jamais en exécution et resta l’éternel et vain regret des véritables républicains. On sentait trop le besoin d’un ordre, d’un gouvernement fort et, avant toute chose, capable d’arrêter la banqueroute. Mais, d’autre part, il fallait empêcher le retour d’une dictature sanglante comme celle de Robespierre. On songea quelque temps à un triumvirat : pour ces hommes nourris d’histoire latine, le mot avait sa séduction. Qui ne savait pourtant qu’un César ou un Octave finissent toujours par se dégager du triumvirat ? Et les « hommes de haute main » du Comité de Salut Public, Couthon, Saint-Just et Robespierre, n’avaient-ils pas justement constitué ce fallacieux gouvernement à trois, qui, pratiquement, se