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lorsque la Révolution serait nettoyée de ses éléments impurs.

Le 26 juillet 1794, il prononça à la Convention un discours qui fit un effet considérable. Il y parlait d’épurer le Comité de Sûreté Générale, le Comité de Salut Public, l’Assemblée. Il demandait la création d’un nouveau système de finances, attaquait Billaud-Varennes et les mesures communistes. Tous ceux qu’il menaçait furent terrifiés. Sourdement ils répandirent le bruit qu’il voulait le pouvoir absolu. Comme à la fête de l’Être suprême, il avait marché devant la Convention, on l’accusa de ressusciter l’ordre des cortèges royaux.

Le Comité de Sûreté Générale, compromis depuis l’affaire de la Compagnie des Indes, mena la lutte. Fouché et Tallien négocièrent avec la Plaine. Le 27 juillet, 9 thermidor suivant le calendrier révolutionnaire, Robespierre tombait sous l’accusation de dictature, et il était guillotiné le lendemain.

Avec lui se terminait le premier essai de dictature révolutionnaire qu’ait connu la France. À l’étranger, on ne s’y était pas trompé : on disait la flotte de Robespierre, les armées de Robespierre. Il apparaissait comme l’incarnation révolutionnaire de son pays, le chef né de l’émeute.