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tain que Marie-Thérèse, qui pleurait sur le partage de la Pologne, en prenant quand même sa part, était beaucoup trop pieuse. Aussi lui préféra-t-on de beaucoup son fils, Joseph II, qui parut même pendant son règne, et principalement lors de ses démêlés avec la papauté, le modèle et l’incarnation du souverain anticlérical.

Ce point était le seul auquel tinssent véritablement les philosophes. Ils ne s’apercevaient peut-être pas que cet anticléricalisme ne faisait en réalité qu’accroître la puissance de leur despote. Qu’importait, pourvu que l’on pût expulser les Jésuites du Portugal et d’ailleurs, et enfin, grande victoire de la pensée libre, faire dissoudre leur ordre par le pape lui-même.

Cependant, les princes illuminés par la raison, donnaient d’autres satisfactions. Catherine faisait venir Diderot en Russie, et lui demandait des conseils pour l’instruction des moujiks. Ces conseils restaient d’ailleurs lettre morte, et la plupart des réformes sociales auxquelles s’attachèrent les despotes éclairés du XVIIIe siècle semblent bien avoir été surtout destinées à accroître leur réputation auprès d’amis assez peu exigeants et qui se chargeaient de la publicité.

Ce qui fait le véritable caractère d’une impératrice aristocrate comme Catherine de Russie,