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vaillait dans une usine de guerre. Or ce jeune homme a été soupçonné de fournir des renseignements à l’ennemi. Au moment où des agents du Service Secret allaient l’arrêter, ils ont été tués à coups de révolver.

— Et naturellement on a soupçonné le jeune ingénieur d’avoir fait le coup ?

— Oui. Mais ce n’est pas tout. On l’a trouvé pendu, dans sa chambre, le même soir.

— Suicide… ?

— On a voulu faire croire au suicide, mais je suis maintenant convaincu qu’il s’agit d’un meurtre.

— Et il s’agirait pour nous… ?

— De prouver que le jeune homme n’a pas été traître à son pays, qu’il n’a pas tué les agents et enfin qu’il ne s’est pas suicidé.

— Ce n’est presque rien !

— D’autant plus que nous ne pouvons officiellement nous occuper de cette affaire qui est entre les mains de la Police Fédérale et de l’Intelligence Service.

— Mais tu voudrais quand même que je trouve la solution de l’affaire assez vite pour que les autres services n’aient pas le temps de s’en offusquer ?

— Oui. Tu comprends bien mon idée. Mais tu sais si je te demande ce service, c’est parce que je connais intimement Peggy et que j’ai connu assez son fiancé pour savoir qu’il n’a jamais été traître à sa Patrie.

L’Inspecteur réfléchit en silence pendant quelques minutes, puis dit :

— Emmène-moi la jeune fille au plus vite.

— Ce ne sera pas long, elle attend à la porte.

— Tu étais certain de ton affaire à ce que je vois !

***

Malgré ses 21 ans et un petit air résolu naturel, Peggy Minto était nerveuse en répondant à la bienvenue de l’Inspecteur.

— Je vous suis bien reconnaissant, monsieur Durand, continua-t-elle de bien vouloir vous occuper de mon cas.

— Il n’y a pas de quoi, mademoiselle. D’ailleurs, n’allez pas trop vite. Je n’ai dit oui, qu’à une condition.

— Laquelle, monsieur ?