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avec instructions d’en mêler une cuillerée à café dans la moitié d’un verre d’eau et de boire cela après chaque repas, aussi longtemps que je ressentirai mes malaises.

— Avez-vous cette poudre avec vous ?

— La voici. Gardez la bouteille si vous voulez, car, ajouta-t-elle avec un sourire, ma digestion est excellente.

L’Inspecteur prit la petite bouteille.

Il n’y avait pas le nom du médicament. Tout juste une étiquette comme en utilisent les médecins sur les remèdes qu’ils donnent eux-mêmes à leurs patients.

Il versa un peu de poudre dans sa main et la goûta.

— Ça m’a bien l’air d’une poudre digestive quelconque, dit-il.

— Je n’en serais pas surprise, ajouta-t-elle, car j’étais supposée souffrir de mauvaise digestion.

Pour plus de certitude l’Inspecteur demanda à la jeune fille de passer dans la cuisine chercher un verre et de l’eau.

Il mesura la dose prescrite, mêla la poudre avec l’eau et l’ingurgita.

Au moment où il buvait, il avait été pris d’une espèce de peur et était resté sérieux pendant quelques minutes après.

C’est la jeune fille qui brisa la tension qui semblait régner dans la pièce.

— Votre digestion est-elle meilleure, maintenant Inspecteur ?

Il sourit alors et convint :

— Cela va beaucoup m’aider. J’ai en effet une bonne digestion, mais je suppose que le médicament va prévenir des troubles futurs.

En lui-même il pensait qu’il était maintenant sur une fausse piste.

Pourtant les hallucinations d’Omer Frigon avaient dû être partagées par certains autres clients de la clinique.

***

La clinique Palmer était installée dans une construction en forme de T, à deux étages.

On entrait par le milieu de la barre qui couronne le T.

Là c’étaient les salles d’attente et les bureaux de l’ad-