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— Oui. J’étais plus malade et j’ai été recevoir mon traitement. Mais je n’irai plus. Chaque fois c’est la même chose. Je préfère mourir comme mon frère. Je ne suis plus capable de vivre.

— Quelle sorte de traitement vous donne-t-on là ?

— Des piqûres qui me font dormir…

— Longtemps ?

— Pas bien longtemps, mais c’est effroyable. Dès que je m’endors, je vois la fameuse tête de Mort. Elle reste là devant moi et me parle.

— Vous rappelez-vous de quoi ?

— Pas beaucoup. Mais c’est toujours de l’usine, des canons et des parties de canon.

— Vous rappelez-vous de quelques questions ?

— Non. Je ne suis pas capable. Oh ! comme ma tête me fait mal !

Puis comme s’il avait donné un effort trop considérable, le jeune homme s’écrasa sur le plancher.

On fit venir aussitôt un médecin de la police et finalement on transporta le jeune homme à l’hôpital St-Luc, où il fut confié à un constable jour et nuit.

Dès qu’il fut de nouveau seul avec son assistant, l’Inspecteur Durand le chargea d’un message important.

IV

LE DOCTEUR PALMER


À huit heures Peggy Minto et Émile Tremblay se présentaient chez Julien Durand.

— Que je suis content de vous voir, mademoiselle ! s’exclama l’Inspecteur en les apercevant.

— Mais pourquoi, Inspecteur ? Vous n’aviez d’ailleurs pas besoin d’envoyer monsieur Tremblay au devant de moi, reprit la jeune fille.

— J’ai tellement regretté de vous avoir envoyé à la clinique, que je ne vivais plus. J’ai tenté de vous atteindre sur la fin de l’après-midi, mais sans succès.

— Pourquoi, je vous en prie ?

— Pour vous dire de ne pas aller là.

— Je ne vois pas qu’il y ait sujet de craintes…

Naturellement elle n’était pas au courant de la scène