— Il ne manquait plus que cela.
— Tout le monde est en émoi là-bas.
— À l’heure actuelle, il est fort possible que nous ne puissions plus jamais parler à ton homme.
— Tu crois qu’il est mort ? Mais dans l’usine même, je trouve cela un peu fort.
— À quelle heure es-tu parti d’ici tout à l’heure ?
— Il devait être à peu près deux heures de l’après-midi.
— Tu as donc été absent une heure et demie ?
— C’est ça. Pourquoi.
— Je vais appeler à l’usine et le trouver ton type. Mais je ne pense pas qu’il soit alors vivant.
Julien Durand se mit en communication avec le Chef des constables de l’usine et après s’être identifié demanda :
— Est-il indiscret, Chef, de vous demander si vous tenez un record des camions ou voitures qui entrent et sortent de l’usine ?
— Pas du tout. Nous faisons exactement ce que vous dites.
— Alors veuillez me dire si, en outre des camions de votre compagnie, il en est entré d’autres entre deux et trois heures cet après-midi même.
— Gardez la ligne un moment. Je vous réponds tout de suite… Il n’y en a eu qu’un.
— D’où venait-il ?
— C’était une erreur…
— Que voulez-vous dire ?
— Il s’agissait d’un camionneur privé qui se présenta avec une charge de rebus d’acier. Le chauffeur a prétendu avoir été envoyé chez nous pour faire cette livraison. Mais il est revenu à la barrière 40 minutes plus tard en disant qu’il s’était trompé d’usine.
— Cela ne vous a pas paru étrange ?
— Il arrive de temps à autres des erreurs de ce genre. Le chauffeur s’est informé dans différents départements et c’est lui-même qui a réalisé à un moment donné qu’il était dans le mauvais endroit. Il a téléphoné à son patron du Poste de Police même et c’est là qu’il a réalisé qu’il s’était adressé à la mauvaise compagnie.
— Avez-vous la description du camion, ainsi que le numéro du permis ?
— Je m’en souviens très bien, car je l’ai vu moi-même.