se décourager et ne plus vouloir vivre.
L’entrevue avec Roland Lévesque jetterait probablement de la lumière là-dessus.
Un auto s’arrêta bientôt devant la résidence de l’inspecteur Durand.
— Voici mes hommes, se dit-il en lui-même. Cela n’a pas été bien long.
Mais Émile Tremblay entra seul avec un air consterné.
Tout de suite Julien Durand pressentit un contretemps.
— Mais où est ton homme ? demanda-t-il anxieusement à son assistant aussitôt qu’il pénétra dans la pièce.
— Disparu…
— Mais depuis quand ? Tu en avais entendu parler cet avant-midi même ?
— Bien mieux que cela, je lui ai parlé au téléphone en sortant d’ici.
— Raconte alors.
— Ce n’est pas compliqué. Comme je te le disais, je l’ai appelé pour lui demander s’il serait capable de se rendre ici, cet après-midi même.
— Qu’a-t-il répondu ?
— Il se faisait un plaisir de venir te rencontrer. Il a entendu parler de toi… Au fait tu deviens formidablement populaire à Montréal.
— Passons là-dessus.
— Il m’a donc dit qu’il m’attendait. De me rendre au Poste de Police de l’usine même, qu’il me rejoindrait là dans quelques minutes.
— L’as-tu vu au moins… ?
— Non. J’ai attendu là pendant quelque temps, puis j’ai rappelé. On m’a répondu à son bureau qu’il était parti pour la ville depuis assez longtemps.
— Mais tu ne l’as pas vu passer ?
— Le plus étrange, c’est qu’il n’est sorti par aucune des barrières de la clôture qui entoure le plan.
— Ne me dis pas qu’il s’est évaporé ?
— J’ai vu le Chef des constables de l’usine. Nous avons cherché partout et il nous fut impossible de trouver Lévesque.