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se décourager et ne plus vouloir vivre.

L’entrevue avec Roland Lévesque jetterait probablement de la lumière là-dessus.

***

Un auto s’arrêta bientôt devant la résidence de l’inspecteur Durand.

— Voici mes hommes, se dit-il en lui-même. Cela n’a pas été bien long.

Mais Émile Tremblay entra seul avec un air consterné.

Tout de suite Julien Durand pressentit un contretemps.

— Mais où est ton homme ? demanda-t-il anxieusement à son assistant aussitôt qu’il pénétra dans la pièce.

— Disparu…

— Mais depuis quand ? Tu en avais entendu parler cet avant-midi même ?

— Bien mieux que cela, je lui ai parlé au téléphone en sortant d’ici.

— Raconte alors.

— Ce n’est pas compliqué. Comme je te le disais, je l’ai appelé pour lui demander s’il serait capable de se rendre ici, cet après-midi même.

— Qu’a-t-il répondu ?

— Il se faisait un plaisir de venir te rencontrer. Il a entendu parler de toi… Au fait tu deviens formidablement populaire à Montréal.

— Passons là-dessus.

— Il m’a donc dit qu’il m’attendait. De me rendre au Poste de Police de l’usine même, qu’il me rejoindrait là dans quelques minutes.

— L’as-tu vu au moins… ?

— Non. J’ai attendu là pendant quelque temps, puis j’ai rappelé. On m’a répondu à son bureau qu’il était parti pour la ville depuis assez longtemps.

— Mais tu ne l’as pas vu passer ?

— Le plus étrange, c’est qu’il n’est sorti par aucune des barrières de la clôture qui entoure le plan.

— Ne me dis pas qu’il s’est évaporé ?

— J’ai vu le Chef des constables de l’usine. Nous avons cherché partout et il nous fut impossible de trouver Lévesque.