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DE VICTOR JACQUEMONT 195

suis de la situation d’âme où je vous retrouverai vienne mêler une pensée triste à la douce espérance de vous revoir et de vous embrasser bientôt ! Adieu, adieu, cher et excellent ami ; je vous aime de toute mon âme.

XXVII

A MADEMOISELLE TINETTE, A PORT-AU-PRINCE. Paris , 13 novembre 1827.

Ma chère mademoiselle Tinette, j’aimerais bien mieux n’avoir qu’à monter sur Pierrot et à descendre de Marquissant à la ville en un temps de galop, pour vous aller dire bonjour et vous porter quelques fleurs de frangipanier et clelilas, j’aimerais bien mieux cela que devons écrire d’ici, où le ciel est gris, où le soleil maintenant se couche à quatre heures et demie, où il fait si froid déjà, quoique l’hiver ne soit pas encore commencé. C’est un bien vilain pays que la France pendant cinq à six mois de l’année. Moi qui supportais si bien la chaleur d’Haïti, je souffre cruellement du froid ici. Vous rappelez-vous une grande redingote noire bien épaisse, bien douce, bien chaude enfin, avec laquelle je débarquai, le 18 février dernier, du célèbre brick Volant au conservatoire de Port-au-Prince, et avec laquelle je vous fis tant peur quand vous me vîtes pour la première fois ? Eh bien, ici, elle ne peut m’empêcher d’avoir