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Les malheureux petits suivent en trébuchant contre chaque paille, et remplissent les airs de leurs clameurs, pour obtenir ce qu’ils désirent avant tout, le bonheur de se fourrer sous leur mère, où ils trouveraient cette chaleur vivifiante qu’elle semble leur refuser obstinément.

On pourrait faire ici cette objection que cependant, si les poules étaient en pleine liberté, les poulets n’auraient pas plus chaud dans les champs que dans une cour. La réponse est simple. Il n’y aurait pas, à cette époque, plus de nichées écloses pour les poules qu’il n’y en a pour les faisans, perdrix, cailles, etc., et si, malgré la fraîcheur de beaucoup de matinées d’été, les poussins de ces derniers courent les champs de bonne heure, leur rusticité héréditaire et naturelle à des animaux libres, les met à l’abri des atteintes que nos poulets ne peuvent éviter.

Le lendemain donc des éclosions, on porte la poule et les poussins dans la boîte Gérard, de la même façon qu’il a été décrit pour la grande boîte.

La poule est mise dans son compartiment, qui, comme on l’a vu, est infiniment plus petit que celui qui lui est destiné dans ma boîte, les poussins sont placés auprès d’elle, et le boire près du grillage dans le préau. On comprend que la poule est forcée de rester en place dans son petit compartiment, et que les poulets viennent la retrouver aussitôt qu’ils en ressentent le besoin. On doit laisser la boîte fermée tant que la température l’exige, et, quand il fait très-frais, soulever seulement un vitrail en le calant très-bas. Ce n’est qu’au bout de deux jours qu’on ouvre la porte de sortie, et les vantaux ne sont levés que dans la journée et lorsqu’il fait bien chaud.

Les poulets peuvent rester une quinzaine de jours à ce régime, après quoi ils sont portés dans la grande boîte.

Qu’on se rappelle bien qu’il y a un baromètre certain de la santé des poulets, c’est le piaulement, qui indique, à ne jamais s’y tromper, une indisposition à laquelle il faut mettre fin d’une