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ÉCLOSION.

Le jour de l’éclosion il faut montrer une grande résolution et une grande présence d’esprit. Il faut arriver au couvoir avec calme, et surtout à la même heure que d’habitude. La grande affaire est de ne pas aller voir, ni la veille au soir, ni le jour même avant l’heure, si les poussins sont éclos. On a beau entendre ces petits cris réjouissants qui décèlent de nouveaux petits êtres vivants, il faut réfréner sa curiosité et ne pas aller déranger la poule. Je m’étends là-dessus, parce qu’on est toujours tenté, surtout dans les premiers temps qu’on s’occupe d’élevage, d’aller soulever la poule, de prendre et remettre incessamment les poussins, de regarder les œufs, etc. Il faut être bien persuadé que la plupart des nombreux accidents qui surviennent dans les éclosions n’ont pas d’autres causes qu’une curiosité et des soins intempestifs.

Quand donc l’heure a sonné, on prend la première poule, en ayant soin de lui ouvrir préalablement les ailes, attendu qu’il arrive qu’elle y place des poussins et souvent même des œufs. On l’enlève doucement, et l’on aperçoit une partie des petits poussins éclos avec leurs coquilles ouvertes près d’eux. La poule est immédiatement envoyée à la mue aux repas. On fait ainsi pour toutes les suivantes, après avoir eu soin de remettre les morceaux de laine sur les œufs et les poussins.

Quand toutes les poules sont enlevées, on soulève le morceau de laine du premier panier, on retire toutes les coquilles, et surtout celles dans lesquelles des œufs s’engagent quelquefois. On fait ainsi à chaque panier. Et que les poussins soient éclos tous ou en partie, on les lâche et l’on replace chaque poule après son repas.

Je suppose que dans un panier il y ait cinq ou six poussins, on les retire, et les met pour un instant dans la corbeille à mirer. On place doucement la poule sur les œufs qui restent, et on glisse de suite par-devant elle, et seulement à l’entrée,