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journée, on doit les remettre à une couveuse de rechange ; à moins qu’il ne fasse très-froid, ils ont toute chance d’être encore bons.


MIRAGE DES ŒUFS.

Nous avons laissé nos couveuses en action, et nous supposons que la première série y est déjà depuis dix jours ; c’est alors qu’il faut se préparer au mirage des œufs.

On pratique dans un volet de la fenêtre, ou bien dans la porte, une fente large d’environ 0m.03 et haute d’à peu près 0m.15. L’orifice extérieur de cette fente est bouché par un fragment de vitre cloué ou collé sur le bois ; ce fragment de vitre est placé pour intercepter l’air froid. L’endroit que l’on choisit ne doit pas être exposé au soleil, parce que l’œuf qu’on veut mirer, recevant directement les rayons solaires, deviendrait trop transparent.

Le onzième jour au matin, aussitôt que les poules que peut contenir la mue y sont placées pour prendre leur repas, on se prépare à mirer les œufs de la première série de couveuses, opération qui doit être faite lestement.

On commence par s’enfermer dans le couvoir ; la fente pratiquée pour le mirage donne, au bout d’une minute, assez de clarté pour exécuter sans danger tous les mouvements nécessaires. Une corbeille au fond de laquelle on place une étoffe moelleuse et chaude, comme du molleton, par exemple, est posée à terre non loin de la fente à mirer, dans un endroit bien choisi.

L’enfant porte près de là le panier de la première couveuse, saisit deux œufs avec soin et les passe à la personne qui doit mirer. Cette personne en prend un dans la paume de la main droite ou gauche, suivant sa commodité, et du bout des doigts de la même main elle prend l’autre par le petit bout, comme s’il était placé dans un coquetier ; elle pose son autre main par le bord inférieur sur le bout supérieur de l’œuf et l’approche