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en se hérissant ; si elle est sauvage, elle essaye de fuir ; mais on glisse adroitement les mains en maintenant le couvercle ; on la saisit, on la porte à la mue, et, son repas achevé, elle est replacée dans son panier de la même façon que la veille.

Au bout de quelques jours, la plus farouche se laisse prendre sur ses œufs, qu’elle ne pense plus qu’à défendre. En peu de temps, on doit s’apercevoir si l’on s’est trompé, et remettre, en ce cas, la poule dans son parc.

Les œufs que la poule doit définitivement couver ne lui sont jamais donnés avant qu’elle se soit montrée dans une bonne disposition complète. Un peu d’habitude met, au reste, bien vite au courant la personne chargée de cette occupation.

Quand on n’a qu’une seule poule en état, il faut bien se garder, à moins d’un cas tout particulier, de lui donner les œufs qu’elle doit faire éclore. Il faut attendre qu’il y ait au moins trois ou quatre couveuses bien assurées, et, quand il s’en présente beaucoup, il faut en avoir six, mais pas plus à la fois. Alors, quand on est bien sûr de ses poules, un même jour on retire, pendant le repas, tous les œufs d’essai, on regarde si la paille est bien arrangée, et l’on place dans chaque panier les œufs destinés à chaque poule.

Les carrés de papier, pris dans le tiroir, servent d’étiquettes sur lesquelles on inscrit le nombre des œufs, les noms d’espèces et la date de la mise à couver. L’étiquette est attachée par une ficelle au panier sur le côté qui fait face. Il suffit de mettre sur le papier l’inscription suivante :

13 ŒUFS. — COCHINCHINE NOIRE,
Du 18 avril sous la Poule.

Avec cela il est toujours facile de surveiller les éclosions et de se tenir prêt à tout.

Les poules sont alors mises en ordre, chacune dans son panier, et il n’y a plus rien à faire jusqu’au lendemain à la même heure. Les couveuses ne doivent jamais être dérangées dans la