qui ne pourront alors se mêler ; au lieu que, si la bouteille n’est qu’au trois quarts pleine, on obtiendra, sans beaucoup d’efforts, le mélange immédiat de l’huile et de l’eau par l’entrechoquement de toutes leurs parties. On voit l’importance de la condition sine quâ non du transport des œufs immédiatement après la ponte, et l’on voit aussi qu’il n’y a aucun danger à les transporter quand cette condition est religieusement remplie.
Les œufs vers le bout desquels se rencontrent des aspérités, des nodosités, enfin une protubérance circulaire, ne sont pas propres à l’incubation quand ces anomalies sont trop apparentes, parce qu’elles décèlent ordinairement des défauts de santé ou de conformation dans la poule, et que, quoique pouvant être fécondés tout comme les autres œufs, ils affectent souvent des formes qui gênent les poussins, soit dans l’éclosion, soit dans leur formation. En général, il faut préférer les œufs bien faits, et n’employer les autres que lorsqu’ils viennent d’une poule très-rare et qu’on ne peut les remplacer. Dans tous les autres cas, on doit sacrifier la poule qui pond des œufs défectueux.
Il se présente aussi des poules qui font des œufs dits hardés, œufs qui quelquefois n’ont pas de coquille ou dont la coquille offre peu ou point de solidité ; il faut couper le cou à ces poules, à moins qu’on ne tienne absolument à élever de leurs produits. Dans ce cas, il y a un moyen de solidifier la coquille de ces œufs : c’est de faire avaler aux poules, tous les deux jours, une boulette grosse comme le pouce, composée d’oseille hachée, dont on relie les parties avec un peu de beurre.
Les œufs renfermant deux jaunes ne sont pas non plus propres à l’incubation, parce que ce cas est anormal, et que ces œufs sont rarement fécondés, quoiqu’ils puissent l’être, comme j’en ai donné un exemple. On doit craindre que les deux poulets qui peuvent en résulter se gênent mutuellement et fassent de pauvres sujets.
Il faut donc prendre le parti de se défaire des poules qui pondent de ces œufs.