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« Les poulets élevés sous la mère artificielle seront nourris comme les autres ; cependant, comme ils seront privés de la variété de nourriture que leur trouve leur mère et surtout des insectes, il faudra tâcher d’y subvenir. On leur laissera leur mère tant qu’ils en feront usage. Il conviendra aussi de les appeler chaque fois qu’on leur distribuera de la nourriture, afin qu’ils s’habituent à se réunir comme lorsque la mère véritable les appelle. Si la laine de la peau d’agneau était salie par les excréments des poulets, il faudrait la laver et l’exposer à l’air et au soleil pour la bien faire sécher avant de la remettre sur les poulets. Ce soin est nécessaire lors même que la laine ne paraîtrait pas sale, pour détruire les mites et les poux qui atteignent souvent les poulets. »

Oui, les questions de propreté, de chaleur, de préservation des mites et des poux sont d’une si grande importance et me semblent si difficiles à résoudre, même avec tous les moyens naturels à la disposition de l’éleveur, que je ne saurais conseiller l’emploi des moyens artificiels, évidemment bien plus difficiles dans la pratique.

Si l’on devait se servir de la couveuse artificielle, ce serait en n’écartant pas les couveuses ordinaires et tout au contraire en réunissant les deux moyens et de la façon suivante. On veut, par exemple, obtenir et faire élever rapidement un grand nombre de poulets, qu’on mette cent poules à couver à des époques déterminées, pour faire correspondre à peu près ces couvées avec celles que l’on peut faire se succéder dans la couveuse artificielle, et alors on donne aux cent couveuses les résultats réunis de leurs couvées et ceux obtenus artificiellement. Toutes les couveuses, pourvues à temps chacune de quinze à dix-huit poulets, peuvent alors élever dans les conditions ordinaires les quinze à dix-huit cents poulets produits si rapidement.