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pérature, le moment où ils peuvent impunément se livrer aux ébats de leurs devanciers. »

Je me permettrai d’ajouter qu’aujourd’hui même M. Gérard fait opérer toutes ses éclosions au moyen des poules. Du reste, voici l’opinion de M. F. Malézieux sur les suites de l’incubation artificielle et les réflexions qu’il ajoute à la description de l'hydro-incubateur.

« Maintenant, on se demandera ce qu’il faut penser de cette couveuse au point de vue pratique. La question est délicate. En matière d’incubation artificielle, plus qu’en aucune autre, on doit dire : Tant vaut l’homme, tant vaut l’instrument. La meilleure couveuse artificielle, mise entre les mains d’un homme négligent ou incapable, est exposée à se voir transformée en machine à cuire les œufs. C’est l’histoire du thermosiphon de Bonnemain, de l’hydro-incubateur de Cautelo et de bien d’autres appareils. Ce qui distingue essentiellement l’incubation artificielle de l’incubation naturelle, c’est que, dans la première, l’homme est obligé de veiller à tout, tandis que, dans la seconde, il n’a qu’à se croiser les bras et laisser agir l’instinct naturel des animaux. Une fois que vous avez trouvé une poule bonne couveuse, et que vous lui avez donné le nombre d’œufs qu’elle peut couvrir de son corps, tout est fait ; moins vous interviendrez, mieux vous réussirez. Au bout de vingt et un jours, les poussins éclôront, et, aussitôt nés, ils trouveront sous les ailes de leur mère un abri plus sain que celui que pourrait leur procurer l’homme le plus savant. Dans l’incubation artificielle, au contraire, il faut trois semaines d’une attention continue pour faire naître les poussins, et ensuite il faut un mois de soins minutieux pour les empêcher de mourir. »

Nous pourrions citer encore quelques longues dissertations sur l’incubation artificielle, mais nous croyons à peu près