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pour lui donner mille poulets par jour. Il est accusé d’exagération ; mais, quoi qu’il en soit, l’histoire témoigne qu’il fournissait en toutes saisons des poulets à la cour impériale de France, et qu’il inondait les marchés de Paris de ses produits.

« Les événements désastreux de 1814 causèrent la ruine de ce bel établissement.

« Bonnemain publia une brochure, en 1816, pour donner un aperçu de ses couvoirs, avec régulateur du feu ; mais, comme il le dit, sa méthode est sa propriété, elle est le fruit de plus de cinquante ans de travaux et de profondes méditations.

« Dans cette brochure, il ne donne pas la clef de sa méthode ; mais il demande des souscripteurs pour l’achat de ses couvoirs ; et, pour attirer les amateurs, il donne la statistique des bénéfices que chaque couveuse peut donner par an.

« 1o Une couveuse de deux cents œufs, dit-il, qui travaillerait toute l’année, ferait environ dix-huit cents couvées. Il n’accorde la réussite qu’aux deux tiers des poulets, ce qui donne deux mille trois cent soixante-seize poulets, qui, vendus à trois mois à raison de un franc-vingt centimes la pièce, donneraient la somme de deux mille huit cent cinquante francs. Il en déduit moitié pour les frais, et il trouve le bénéfice de mille quatre cent vingt-cinq francs.

« 2o Une couveuse de dix mille œufs, qui travaillerait toute l’année, ferait dix-huit couvées ; il n’accorde la réussite qu’aux deux tiers des œufs, ce qui donnerait onze mille neuf cent vingt poulets à un franc vingt centimes le poulet, et produirait la somme de cent quarante-cinq mille quatre cents francs ; il en déduit la moitié, et il reste un bénéfice de soixante et onze mille sept cent dix francs.

« Bonnemain assure avoir obtenu les succès qu’il désigne pendant quinze ans, et ce n’est qu’après la ruine de son établissement par l’armée étrangère qu’il demande aide et protection au