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Voici maintenant ce que dit à cet égard M. Mariot-Didieux :

« L’art de faire éclore artificiellement des œufs de poule est très-anciennement connu en Égypte et en Chine. En Égypte, l’invention en est attribuée aux anciens prêtres d’Isis.

« Isis et Cèrès ne seraient, au dire de quelques historiens, que la même princesse bienfaisante qui aurait autrefois régné sur l’Égypte. Selon d’autres auteurs, ce ne serait que l’agriculture personnifiée sous ces noms.

« Les prêtres du culte d’Isis, en Égypte aussi bien qu’en Celtique, paraissent s’être spécialement occupés d’agriculture et d’économie rurale. L’importance de celle-ci méritait bien une semblable institution, puisqu’ils s’occupaient d’étudier cette vaste science et d’en propager les principes sous le nom de la divinité tutélaire des champs et de toutes les productions de la nature.

« Les fours ou couvoirs des Égyptiens, désignés dans le pays sous le nom de ma-mals et qui existaient en grand nombre dans les royaumes que nous avons désignés plus haut, n’existent plus qu’à Mansoura, au village de Bermé, situé dans le Delta du Nil. D’après les historiens les plus récents, le nom de Béhermiens serait le nom collectif d’une population de cinq ou six villages dont Bermé est le centre et où les fours sont le plus nombreux. Ces habitants seraient aujourd’hui les seuls qui auraient conservé l’industrie héréditaire de diriger ces fours.

« Au dire des historiens, les seuls fours d’Égypte auraient anciennement fait naître annuellement cent millions de poulets ; aujourd’hui les ma-mals des Béhermiens en font encore naître annuellement trente millions. Les historiens sont muets sur la nature des aliments fournis à ces nombreux poulets.

« L’histoire des ma-mals d’Égypte et des cages chinoises (ces dernières sont destinées à l’incubation des œufs de canes) fut importée en Europe par le R. P. Juan Gonzalès de Men-