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la chaleur produite par les substances organisées en décomposition : il paraît du reste que c’est encore le moyen suivi par les Chinois modernes pour faire éclore des canards. De l’Inde, ces inventions auront passé en Égypte ; Aristote et après lui Pline le Naturaliste nous disent que les anciens Égyptiens mettaient leurs œufs dans des vases qu’ils enfouissaient en terre, et qu’ils les échauffaient au moyen du fumier. Mais ce procédé primitif fut remplacé par l’incubation artificielle à l’aide des fameux mamals, qui existent encore dans l’Égypte moderne, et dont on a tant parlé parmi nous.

« Le mamal-el-katakgt ou el-farroug (fabrique à poulets) est un bâtiment rectangulaire coupé dans sa longueur par un corridor, de chaque côté duquel se trouvent les fours où se fait l’éclosion. Ces fours sont à double étage : l’inférieur a un mètre de haut, deux de large et trois de long ; il est muni d’une porte ouvrant sur le corridor, et d’un trou circulaire assez grand, qui communique avec l’étage supérieur ; ce dernier a les mêmes dimensions, si ce n’est une quarantaine de centimètres de plus en hauteur ; il est percé de cinq ouvertures, deux latérales communiquant avec les fours voisins, une supérieure, située au milieu de la voûte et pouvant donner accès à l’air extérieur, puis une porte ouvrant sur le corridor, et enfin, inférieurement, le trou circulaire commun aux deux étages. Attenant au local qui renferme les fours se trouve l’endroit où l’on prépare la braise ardente, qui se fait tout bonnement avec des mottes composées de paille mélangée de fiente de chameau, de crottin de cheval ou de bouse de vache. Tout à côté encore il existe une chambre destinée à recevoir les poussins nouvellement éclos. Un magasin pour les œufs et un logement pour le surveillant complètent l’ensemble des pièces qui constituent un mamal égyptien.

« Passons maintenant aux détails de l’opération, et, pour plus de clarté, désignons les fours situés de chaque côté du corridor par des numéros, ceux de droite par 2, 4, 6, 8, 10, 12,