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Le terrain d’élevage dont j’ai donné le plan doit être couvert d’un bois taillis ou de nombreux arbres à fruit, afin que le soleil n’y arrive que par petites places.

Si la chaleur, même très-forte, est bonne pour la volaille, l’ombre portée par les arbres n’est pas moins utile, et l’on pourrait s’en convaincre si l’on avait vu la différence incroyable de poids, de vigueur, de précocité, existant entre des poulets venus de mêmes producteurs et élevés à la même époque, les uns dans un lieu boisé, les autres dans un terrain découvert. J’ai mis dans des bois taillis d’une dizaine d’hectares une vingtaine de grandes boîtes à élevage qu’on vient ouvrir tous les matins à six, sept, huit ou neuf heures, suivant l’état de l’atmosphère et beaucoup suivant la saison.

Chaque boîte est enfermée dans un parc grossier de six ou huit pieds carrés et de quatre pieds de haut. La poule et la couvée, en sortant, comme je l’ai dit, de la boîte Gérard, sont placées dans une grande boîte, où elles restent deux jours, la poule dans son compartiment derrière le grillage, et les poussins allant et venant dans le petit parc.

Au bout des deux jours, la poule est lâchée dans le petit parc avec ses poussins, et, deux autres jours après, le petit parc est ouvert au moyen d’une petite porte à trappe de la largeur suffisante pour donner passage à une volaille seulement. Toute la famille sort bientôt, et ne s’aventure d’abord pas au loin ; mais, au bout de quelques jours, elle parcourt en tous sens l’étendue des bois, se rencontrant impunément avec les autres couvées, car l’espace et la liberté leur ôtent ordinairement toute envie de se chercher querelle. On éloigne les parcs autant que possible les uns des autres, afin que chaque couvée reconnaisse bien son logis, et il n’arrive jamais que chacun rentre ailleurs que chez soi, même après le sevrage.

On donne à boire et à manger le matin et le soir dans la boîte à élevage. Tous les jours, le matin, on a soin d’ouvrir et de nettoyer, le soir de refermer la porte de la boîte et celle du parc. Il faut, bien entendu, que les bois où l’on abandonne