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se forment sans cesse à la grappe ovarienne, y grossissent, se détachent de leur pédicule, entrent dans l’oviducte sous forme molle, forment leur coquille dans cet organe, et y restent jusqu’au moment où les fibres de ce conduit-réservoir, gênées par la présence, de ces corps devenus étrangers après leur maturité, entrent en contraction, et les poussent au dehors, le gros bout le premier, selon la remarque d’Aristote. Mais les œufs sont stériles lorsqu’ils ont été pondus sans le concours du coq : l’intervention du mâle n’est nécessaire que pour féconder une petite vésicule lenticulaire appelée germe ou cicatricule, qui est solidement fixée à la surface des membranes qui enveloppent le blanc de l’œuf fécondé aussi bien que de celui qui ne l’a pas été.

« La présence de ce germe ne peut donc, dans aucun cas être un signe de fécondation, comme on le croit vulgairement.

« Les poules qui n’ont pas été fécondées pondent, comme celles qui l’ont été, la même quantité d’œufs ; à ce sujet, nous nous sommes livré à une série d’expériences concluantes. Du reste, ce fait est généralement connu depuis longtemps.

« Les œufs clairs offrent encore aux producteurs d’autres avantages que ceux qui résultent de la suppression du coq ; ils sont aussi bons que ceux qui ont été fécondés, et ils ont l’immense avantage de se conserver beaucoup plus longtemps, et de pouvoir être transportés au loin sans subir d’autre altération que celle provenant de l’évaporation des fluides.

« L’avantage des œufs clairs devient incontestable dans une exploitation en grand de ces produits, attendu que le producteur peut les mettre en réserve pour les vendre à l’époque où ils sont rares et chers.

« À cet égard, qu’on nous permette de rapporter ici un dicton populaire. Saint Augustin disait dans un de ses sermons que les dictons populaires referment souvent des avis salutaires.

« En effet, un dicton populaire rapporte que les œufs récoltés entre les deux Notre-Dame d’août et de septembre sont