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farine d’orge, des herbages et de l’eau très-propre, est le complément du traitement.

Au fur et à mesure que les animaux se guérissent, on les lâche, pour les refaire, dans des endroits enherbés les plus vastes possibles.

Une coutume barbare, aussi ridicule qu’abominable, consiste à arracher, dans la maladie qu’on nomme pépie et qui n’est autre chose que le chancre ou aphthe, la partie cornée de la langue, partie aussi naturelle de cet organe que l’ongle l’est du doigt. J’ai vu des gens prendre une poule malade, lui visiter l’intérieur du bec, puis, s’apercevant qu’elle était affectée du chancre ou aphthe, s’armer promptement d’une épingle et arracher à la malheureuse bête le bout de la langue.

Par précaution, on visitait les volailles de la cour. Toutes ayant le bout de la langue corné, il était décidé que toutes avaient ou allaient avoir la pépie, et alors tout le monde de se mettre à la besogne et d’estropier la basse-cour entière.

Cette blessure est toujours longue à guérir, et souvent incurable.

Une des affections les plus dangereuses, parce qu’à la longue, et sans qu’on s’en aperçoive d’abord, elle finit par envahir toutes les volailles d’un établissement, petit ou grand, est une maladie que je nommerai le blanc. C’est une espèce de gale, causée évidemment par des acares ou des végétations invisibles, qui apparaît d’abord aux pattes, à la crête, aux barbillons, aux joues, aux oreillons, sous la forme de petites plaques farineuses. Ces plaques s’étendent et s’épaississent graduellement jusqu’à boucher tout le conduit auditif, à former des croûtes aux caroncules, à faire des bourrelets aux pattes, à en soulever et faire tomber les écailles, et enfin jusqu’à envahir entièrement l’animal.

Aussitôt qu’on s’aperçoit de l’apparition du blanc, il faut y apporter remède au moyen d’un spécifique certain, qui n’est autre chose que de la pommade soufrée, dont la recette suit