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Tout cela est très-simple, et je ne m’étends longuement sur cette opération que pour la faire bien comprendre, et parce qu’elle est de la dernière importance.

La pâtée préparée est placée dans un vase où elle puisse être facilement puisée avec un récipient en forme de cuiller à pot profonde ; puis, quand tout est prêt, on saisit l’animal par les ailes près des épaules, et on le place la tête en avant entre les genoux, de façon à le tenir sans le blesser ni l’étouffer. Il fait quelques contorsions les premières fois, mais il s’habitue bientôt. Lorsqu’il est bien calme, on passe l’index de la main droite dans l’anneau de l’entonnoir, on saisit la tête du poulet de la main gauche, et, allongeant bien son cou, on lui ouvre le bec en s’aidant de la main droite, toujours armée de l’entonnoir.

Quand le bec est convenablement ouvert, on s’arrange de façon à le maintenir un instant dans cette position en employant seulement la main gauche, et l’on introduit rapidement l’entonnoir de tout le goulot, en ayant soin de ne pas offenser l’intérieur du gosier.

La main gauche tient tout aisément, la tête du poulet dans la paume de la main et les trois derniers doigts, l’entonnoir soutenu par le pouce et l’index.

On prend alors la pâtée, dont on verse plein l’entonnoir, sans que ce soit trop au bord et maintenant toujours le cou convenablement allongé. On remet la cuiller qui a servi à prendre la pâtée, et de la main droite on soutient le jabot du poulet jusqu’à ce qu’on le sente s’emplir, ce à quoi ou peut l’aider par quelques maniements. Alors on remet la volaille entonnée, et l’on passe à une autre.

La quantité de pâtée que doit contenir l’entonnoir et absorber le poulet est d’environ un huitième de litre, mais on n’en donne que la moitié au premier repas, et l’on n’arrive à donner la ration complète que le troisième jour, encore faut-il avoir soin de l’augmenter ou la diminuer, suivant la force de l’animal.