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diqué il y a plus de deux ans, et qui a été, d’un autre côté spontanément, je crois, mis en pratique par des éleveurs italiens : je veux parler du croisement des races ; non que je veuille revendiquer le mérite d’en avoir eu la première idée, puisque, si j’ai parlé le premier, d’autres ont probablement agi avant la publication de ma note. Je ne pense pas non plus voir dans ce moyen un remède infaillible contre toutes les affections qui peuvent atteindre le ver à soie ; mais je crois fermement qu’en en faisant une application judicieuse l’on devra rendre cet insecte plus vigoureux et plus apte à résister aux influences fâcheuses.

« En indiquant le croisement comme pouvant contribuer à soustraire les vers à soie à la destruction qui paraît les menacer, ce n’est pas une application restreinte que je propose ; c’est un grand principe que je défends ; et, à ce sujet, je demande la permission d’entrer plus avant dans la question, de l’examiner d’une manière générale, et de signaler les désastres résultant des infractions aux lois immuables de la nature, qui défendent impérieusement les alliances successives entre parents, sous menace de destruction complète. Le but de cette note n’est pas de donner un traité de la matière, je n’ai pas étudié, j’ai regardé ; je n’ai pas cherché les faits, je les ai rencontrés ; je viens naïvement raconter ce que j’ai vu.

« Lorsque les animaux, l’homme compris, abandonnés à eux-mêmes dans des conditions de séquestration restreinte, sont obligés, pour répondre au but de la nature, de s’unir entre parents, il en résulte toujours, pour les produits, des altérations plus ou moins profondes : chez les mammifères, disposition à la cachexie ganglionnaire et tuberculeuse, aux hydatides du foie, etc. ; chez les autres animaux, diminution dans la taille, altération dans les formes, état maladif et souvent stérilité complète. Mais ce qui est digne de fixer notre attention, c’est la tendance bien marquée à la dégénérescence albine, qu’on observe dans ce cas, et surtout chez les animaux à sang chaud.