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volume considérables, ainsi qu’une fécondité et une aptitude à couver souvent inconnues chez ces dernières, sur leur sol même, et cela sans changer d’une façon dangereuse la finesse de la chair et l’aptitude à l’engraissement.

Mais cette vérité a été reconnue par quelques amateurs qui ont pu disposer de beaux sujets, et non par la masse des éleveurs qu’on a saturés d’horribles animaux soi-disant pourvus de précieuses qualités, mais bien plus faits pour détruire les basses-cours que pour les rétablir.

Je dois dire que le brahma et la cochinchine pures de race donnent de bonnes volailles, non pas à l’état d’engraissement, mais comme poulets de grain. Leur engraissement n’est praticable qu’après croisement. Mais, je le répète, il faut qu’elles soient pures et non indignement dégénérées.

La plupart du temps on a pris, pour faire des croisements, de mauvaises poules de Cochinchine déjà croisées avec des poules dites russes, ou, si l’on veut, avec des malaises dégénérées elles-mêmes. À l’exception de rares personnes, la plupart des amateurs n’ont expérimenté qu’avec ces animaux déplorables, et c’est un fait acquis que dans toutes les variétés de Cochinchine, et surtout dans la variété fauve qui est si répandue maintenant, il se trouve peut-être une bête pure entre cent mille horriblement dégénérées. Que conclure d’expériences faites avec de pareils éléments ?

Il n’est pas difficile de déduire de ce qui précède que, lorsqu’on veut établir une basse-cour d’un grand produit, tant pour la ponte que pour le volume, l’excellence et la précocité des volailles, il faut prendre des poules indigènes, c’est-à-dire d’Europe, comme la dorking, l’andalouse, la houdan, la crèvecœur, la bruges, etc., dont l’excellence est parfaitement reconnue, quand elles sont pures, et croiser ces espèces avec des coqs de Brahma-Pootra et des coqs de Cochinchine de n’importe quelle variété, mais de sang pur et d’une belle taille, c’est-à-dire pesant de 4 kil. 1/2 à 5 kil., lorsqu’ils ont atteint leur entier accroissement.