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elles étaient déjà pures, s’entend). Mais la plupart des essais d’acclimatation ont échoué, surtout dans les fermes. Ainsi j’ai parfaitement su que la poule houdan, si précieuse, si complète dans son pays, avait bientôt donné des produits inférieurs dans différentes localités de la France, principalement dans le Nord et la Picardie, où l’on a essayé de la répandre, et ainsi des autres espèces. Mais c’eût été une circonstance tout particulièrement heureuse qui eût déterminé la réussite de ces essais, et je ne comprends pas que les gens spéciaux n’aient pas bientôt reconnu les raisons de pareils résultats.

Les races diverses se sont constituées sous certaines influences climatériques et par une continuité de nourriture propre à chaque pays, ce qui fait que, dans la contrée même où elles se sont formées, une promiscuité considérable ne saurait en détruire le type, tandis qu’il n’en peut être ainsi dans une basse-cour composée d’animaux étrangers au pays, où un lien d’étroite parenté unit tous les reproducteurs, où la nourriture et l’air ne sauraient être semblables à ceux du pays d’où on a fait venir ces producteurs.

L’expérience a démontré que les essais tentés à différentes époques dans chacune des contrées où l’on a cultivé les poules avaient eu pour résultat de constituer et de fixer chaque race à la suite d’un mélange résultant de plusieurs variétés de bonnes poules introduites dans ces moments d’essais, les sujets définitif savant été triés par un choix judicieux.

L’expérience a encore démontré, quoique récemment, que les deux espèces exotiques cochinchine et brahma-pootra[1] donnaient en Europe des produits d’une force et d’une rusticité bien au-dessus de la force et de la rusticité des produits des espèces indigènes, surtout quand ces dernières ont changé de contrées ; que la cochinchine et le brahma-pootra communiquaient aux produits des espèces indigènes un poids et un

  1. Cette dernière variété de Cochinchine est presque perdue par l’incurie et la cupidité des éleveurs.