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grand nombre d’admirables variétés dont le crèvecœur est le principal type. En Hollande et en Belgique, nous trouvons la bruges, la bréda, la gueldre ; en Angleterre, la dorking, cette volaille aristocratique ; dans le centre de la France, la fléchoise, et au midi de l’Europe, l’espagnole. J’espère que voilà de quoi mettre en branle toutes les fourchettes. Si donc quelqu’un voulait peupler sa basse-cour ou sa ferme de bonnes volailles, il penserait sans doute, comme on l’a pensé jusqu’ici, qu’il n’y aurait que l’embarras de choisir la plus grosse, la plus belle, la plus précoce, la plus délicieuse de ces races, et que le tour serait fait.

Eh bien, il faut qu’on le sache, il n’en peut être ainsi. L’espèce de poules qui réunit le plus de qualités dans son pays peut être détestable ailleurs. Mais ce qu’on a cent fois constaté, sans en tirer profit, c’est que des races étrangères, croisées sur un sol étranger, donnaient toujours d’excellents résultats, pourvu que ces résultats fussent l’objet d’une culture sensée et suivie, et qu’on ne refusât pas de faire les sacrifices nécessaires.

Pourquoi voudrait-on que les poules rapportassent, plutôt qu’autre chose, sans nourriture et sans soins suffisants ? Fait-on venir du blé dans un champ mal fumé et mal façonné ?

Parmi les nombreuses races de volailles, il y en a d’excellentes, mais elles le sont pour les pays qui les ont constituées et qui les conservent par des traitements rationnels. Ces races peuvent servir comme souche aux pays qui veulent faire de leurs poulaillers improductifs une source de profits et d’agréments, mais non servir de race définitive ; il est un fait avéré, c’est qu’au bout de quelques générations une race transportée dégénère fatalement. Que faire alors ? Il faut s’en faire une. Comment s’y prendre ? C’est ce que nous allons voir.

Beaucoup de personnes ont fait venir des poules indigènes de différentes races des contrées qui les produisent, ou en ont acheté aux marchands. Certains amateurs sont parvenus, en prenant les précautions nécessaires, à conserver plus ou moins longtemps ces poules dans un état de pureté convenable (quand