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lancettes ne soient pas jaunâtres, comme il arrive souvent dans les sujets inférieurs ; c’est à peine si une teinte d’un jaune extrêmement fin peut être admise.

On a fait avec le cochinchine noir et le brahma une variété qu’on nomme brahma inverse. Le corps est entièrement noir, et le camail, semblable à celui du brahma ordinaire, se détache alors en clair sur le fond vigoureux du plumage.

Les amateurs se sont bravement mis en tête que le vrai brahma-pootra devait (poule et coq) avoir un plumage entièrement blanc, marqué de noir seulement au camail, au bout des ailes et à la queue.

On leur en a fait tant qu’ils en ont voulu avec le cochinchine blanc, le malais blanc, etc. Il en est venu des petits, des gros, des courts, des longs, à crête simple, à crête double, etc., etc.

Maintenant il en reste de l’ancien type, mais, hélas ! bien peu.

La plupart des coqs sont de la forme de ceux que l’on nomme, par dérision, lanciers.

La crête est ordinairement double (malais) ; le dos est à angle de 45 degrés au lieu d’être horizontal, le derrière est étriqué ; la jambe (pilon) est allongée, à plumes collantes, et se détache de l’ensemble des plumes de la cuisse ; la patte est longue et dégarnie de plumes.

Ces animaux, quelque gras et quelque pesants qu’ils soient, sont bons tout au plus à faire les délices d’une cantine, et la masse de leurs os à enrichir une fabrique de noir animal.

Cette espèce, qui, je le crois, n’est qu’une variété de la cochinchine ou changaï, est peut-être la meilleure des différentes variétés. Les pontes sont plus longues (40 à 60 œufs) ; la chair est bonne, et la poule surtout a la propriété d’acquérir un poids supérieur à celui des autres cochinchines. Les petits sont extrêmement rustiques, et dans des conditions de liberté convenables ; on peut dire que tout ce qui éclôt bien portant s’élève.

Quant au nom de Brahma-Pootra qu’on a fastueusement donné à cette espèce, nom d’un fleuve de l’Inde, il n’est pas