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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L’ESPÈCE.

La race cochinchinoise est introduite depuis peu en Europe.

Les premiers sujets qu’on ait vus en France, ceux rapportés par l’amiral Cécile, venaient réellement de la Cochinchine et ne ressemblaient pas tout à fait à ceux que nous connaissons maintenant, qui ont plus de poids, diffèrent un peu par la forme et viennent plus particulièrement de Changaï, lieu d’où ils sont probablement originaires.

On les a de suite croisés avec des espèces analogues mauvaises et déjà répandues, et ce trafic a produit un grand nombre de sujets abâtardis, qui ont plus contribué, par de déplorables résultats, à faire déprécier qu’à faire apprécier cette excellente poule ; mais on commence à connaître les caractères qui lui sont propres, et les personnes qui savent ce qu’elle vaut l’entretiennent avec le soin qu’elle mérite.

Rien n’est plus faux que les idées émises sur sa délicatesse de tempérament, sur la difficulté de la faire reproduire, enfin sur la presque impossibilité de son acclimatation.

À part les soins qu’exigent les poulets précoces élevés dans les temps froids ou pluvieux, soins exigés pour tous les autres poulets, mais plus particulièrement pour ceux-ci au moment de la mue du duvet ; à part la goutte, qui est propre aussi à plusieurs autres espèces et qui est, la plupart du temps, causée par l’humidité glaciale d’une basse-cour mal entretenue ou d’un parc boueux pendant l’hiver ; à part, dis-je, ces deux cas, auxquels on peut fort bien apporter un remède, il n’existe pas une race indigène dont les sujets soient aussi rustiques et dont les élèves résistent mieux aux différentes révolutions qu’amène la croissance.

On a voulu élever (et presque tous les éleveurs ont passé par là) un beaucoup trop grand nombre de poulets sur des terrains restreints et bientôt infectés, et l’on n’a pas manqué d’attri-