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de trivanderam à goa.

ments qui lui faisaient considérer sous le plus sombre aspect l’avenir de Devanaguy à la cour de son oncle.

« Cependant, comme la demande était juste, il laissa la jeune fille libre de l’accueillir ou de la repousser.

« Devanaguy, qui savait que sa destinée l’appelait à Madura, suivit les ambassadeurs envoyés par son oncle, après avoir appelé toutes les bénédictions du Seigneur sur la maison qu’elle quittait.

« — Souviens-toi, lui dit Nanda, que nous serons heureux de te revoir si le malheur te ramène auprès de nous.

« Les pressentiments de son protecteur ne l’avaient point trompé : à peine Devanaguy fut-elle au pouvoir de son oncle, que celui-ci, jetant le masque, la fit enfermer dans une tour dont il fit murer la porte pour lui enlever toute possibilité d’en sortir.

« Mais la vierge n’en fut point chagrine, il y avait longtemps qu’elle avait reçu du ciel la science de ce qui devait lui arriver, et pleine de confiance, elle attendait le moment marqué par Vischnou pour l’accomplissement de ses célestes desseins.

« Cependant le tyran de Madura n’était point tranquille, une famine affreuse désolait ses