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d’elle, et descendant doucement, il déposa sur sa tête une couronne de lotus bleu.

« Et tous les assistants furent émerveillés, et ils songèrent que cette enfant était destinée à de grandes choses.

« Sur ces entrefaites, Lakmy vint à mourir après une courte maladie et Devanaguy apprit en songe que sa mère avait vu s’ouvrir devant elle les portes du séjour de Brahma, parce qu’elle avait toujours eu une vie chaste et pure, et qu’il n’était point nécessaire, d’accomplir sur sa tombe les cérémonies funéraires d’usage. Devanaguy, dont le corps était sur la terre, mais dont toutes les pensées étaient au ciel, ne pleura point sa mère et ne porta pas son deuil, suivant la coutume, car elle regardait la mort, ainsi qu’il est dit dans les livres saints, comme une naissance en l’autre vie.

« Ayant appris le malheur qui venait de frapper sa nièce, le tyran de Madura jugea le moment venu de mettre ses perfides projets à exécution ; il envoya des ambassadeurs à Nanda avec de nombreux présents, en le priant de lui remettre la jeune Devanaguy dont il était le plus proche parent.

« Nanda conçut une grande douleur de cette démarche, car il aimait cette enfant à l’égal des siens, et ne pouvait se défendre de pressenti-