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de trivanderam à goa.

dont la naissance fut entourée d’étranges événements et de merveilleux présages.

« La sœur du rajah, mère de l’enfant, quelques jours avant sa délivrance, eut un songe dans lequel Vischnou lui apparaissant dans tout l’éclat de sa splendeur, vint lui révéler les destinées futures de celle qui allait naître.


« Vous appellerez l’enfant Devanaguy (en sanscrit, formée par Dieu), dit-il à la mère, car c’est par elle que les desseins de Dieu doivent s’accomplir. Qu’aucune nourriture animale n’approche jamais de ses lèvres : le riz, le miel et le lait doivent seuls concourir à sa subsistance.

« Surtout gardez-vous qu’un homme s’unisse à elle par le mariage, il mourrait et tous ceux qui l’auraient aidé dans cet acte, avant de l’avoir accompli.

« La petite fille reçut en naissant le nom de Devanaguy, ainsi qu’il avait été ordonné, et sa mère, craignant de ne pouvoir exécuter les prescriptions de Vischnou dans le palais de son frère qui était un méchant homme, l’emporta dans la maison d’un de ses parents du nom de Nanda, seigneur d’un petit village sur les bords du Gange, et célèbre par ses vertus. Son frère, à qui elle annonça qu’elle partait en pèlerinage sur les bords du fleuve sacré, n’osa pas s’opposer